Citroën SM – Acheter une voiture ancienne

Histoire de la Citroën SM

La Citroën SM naît de l’ambition de Citroën d’allier grand tourisme et innovation mécanique à la française. Avec le rachat de Maserati en 1968, Citroën obtient la technologie du V6 qui donnera son caractère à la SM. Présentée au Salon de Genève 1970, elle s'impose d’emblée comme figure de style et de performance. L’idée du projet S, amorcée dès 1961 dans les bureaux Citroën, visait à concevoir une GT de pointe sur la base de la mythique DS, en y greffant les avancées de la suspension hydropneumatique et en reprenant la mécanique Maserati. La commercialisation commence à l’automne 1970, avec une image prestigieuse soutenue par de nombreux célébrités et par de solides résultats en concours internationaux (3e place au Car of the Year 1971, voiture de l'année Motor Trend USA 1972). La production cesse en 1975 à la suite de la crise pétrolière et de la faillite de Citroën.

Évolution et versions de la SM

Déclinée principalement en trois versions selon le moteur et l’équipement (C 114/1, C 114/3, C 114/4), la SM offre un choix de motorisations de 2,7 L (170-178 ch, carburateurs ou injection électronique) ou 3,0 L (187 ch, injection Bosch). La majorité des modèles reçoit la boîte manuelle à 5 rapports, certains bénéficient d’une automatique Borg-Warner. La SM était également proposée avec des équipements haut de gamme : air conditionné, cuir, vitres électriques. Si une limousine était envisagée, seuls quelques modèles spéciaux ont réellement vu le jour, tels que le cabriolet signé Henri Chapron. Initialement jugée trop avant-gardiste (notamment pour ses phares adaptatifs refusés en Allemagne), elle bénéficie désormais d'une tolérance réglementaire spécifique.

Particularités et chiffres-clés de la Citroën SM

La SM réunit technologies de pointe (suspension hydropneumatique, freinage centralisé, direction DIRAVI à assistance variable auto-centrante), moteur V6 Maserati en position longitudinale avant, carrosserie profilée à l’aérodynamisme travaillé, six phares sous plexiglas avec projecteurs directionnels (uniques à l’époque). Le confort reste supérieur à la plupart des GT contemporaines grâce à une filtration active des aspérités et un comportement routier très stable à haute vitesse. Véritable laboratoire roulant, la SM introduit de multiples premières techniques dans la production automobile de série.

Données techniques de la Citroën SM

Séries spéciales et modèles d’exception

Quelques versions rares viennent compléter la gamme : le cabriolet Chapron (seulement 7 exemplaires officiels), deux SM présidentielles découvrables utilisées lors de visites officielles en France dont celle d’Elisabeth II, et une poignée de versions police nationales. Enfin, des prototypes destinés au rallye, comme celui au châssis raccourci ayant performé au Rallye du Maroc 1971 et lors du Rallye Bandama 1972, témoignent des ambitions sportives de la SM.

Points de vigilance et entretien

La mécanique sophistiquée de la SM, notamment le système hydraulique centralisé et le moteur Maserati, exige une maintenance préventive rigoureuse. Les immobilisations prolongées, l’hydraulique (joints/étanchéité), la distribution par chaînes, la carburation, ainsi que l’accès complexe à certains organes, constituent les principales sources de vigilance. La bonne nouvelle : le réseau de spécialistes est aujourd’hui structuré et la disponibilité des pièces reste globalement solide pour un modèle de cette génération, soutenue par une communauté active de passionnés.

Moteur, performances et comportement routier

La Citroën SM profite d’une architecture unique (V6 en porte-à-faux avant, traction, poids maîtrisé sous 1.500 kg) et d’une suspension hydropneumatique lui permettant une tenue de route souveraine sur autoroute comme sur route sinueuse. Sa direction hypersensible DIRAVI auto-centrante et son freinage à commande par champignon nécessitent un temps d’adaptation mais procurent une expérience de conduite inédite : croisière à 200 km/h dans un confort total et sans effort, le tout dans un silence très Citroën. C'est également le coupé traction avant le plus rapide de son époque. - SM 2.7 (C 114/1) : 170-178 ch, 220-225 km/h

• SM Injection (C 114/3) : 178 ch, 230-235 km/h
• SM 3.0 (C 114/4) : 187 ch, performances accrues Toutes disposent d’un châssis à la fois agile et ultra confortable, inégalé dans la catégorie GT des années 1970.

Design, intérieur & équipements

Robert Opron signe une carrosserie sculpturale, longue (4,89 m), basse et fortement effilée, dotée d’une grande surface vitrée et d’une ligne plongeante caractéristique. L’intérieur propose un tableau de bord unique avec instrumentation ovale Jaeger, volant monobranche, sièges confort en cuir ou tissus de grande qualité, équipement complet (climatisation, vitres électriques, radio d’origine dans la console). La sellerie, les coloris métallisés rares (Bleu d’Orient, Rouge Rio, Blanc Meije), les jantes en résine, les bagages spécifiques et le toit ouvrant électrique (rareté notable) rehaussent le niveau de personnalisation. Les phares directionnels sous plexi et éléments chromés parachèvent un ensemble raffiné et très distinctif.

Autres informations pertinentes

Le coffre arrière étonne par sa capacité généreuse pour un coupé sportif, un avantage reconnu pour une utilisation Grand Tourisme. La SM bénéficie depuis sa commercialisation d’une reconnaissance médiatique forte : objets d’articles, de reportages, sans oublier les apparitions chez de grands propriétaires privés comme Bill Wyman, Haïlé Sélassié ou le Shah d’Iran.

Résumé

La Citroën SM s’affirme comme la synthèse des savoir-faire de Citroën et Maserati : technologie, confort, esthétique, innovation et performances au service d’une vraie routière de collection. Sa rareté, la multiplicité des versions et l’attractivité des finitions en font une référence absolue pour passionnés de belles mécaniques des années 1970. Un choix exigeant, valorisé par une communauté engagée et par son rôle de pionnière des GT européennes.