Triumph TR 3 – Acheter un véhicule de collection

L’histoire de la Triumph TR 3

La Triumph TR 3 a été introduite en octobre 1955 par la Standard Triumph Motor Company à Coventry. Elle succède à la TR2, adoptant une puissance supérieure grâce à des carburateurs SU plus gros et un moteur 4 cylindres en ligne de 1991 cm³. La TR 3 a connu immédiatement un retentissement sur le marché d’export, avec seulement 1 256 exemplaires livrés en Grande-Bretagne sur les 13 377 produits, le reste partant majoritairement aux États-Unis. Quelques années après, la TR 3 s’illustre en compétition, comme lors du Rallye Paris – Saint-Raphaël Féminin de 1959 où Annie Soisbault impose la TR 3 dans sa catégorie. Le modèle se distingue par sa simplicité mécanique, une calandre chromée repensée par rapport à la TR2, de nouveaux feux arrière et l’ajout d’accessoires spécifiques. Elle est la première voiture britannique de série à proposer des freins à disque à l’avant dès 1956. Sa carrière s’interrompt un an plus tard au profit de versions améliorées mais laisse une empreinte durable sur l’histoire du constructeur.

Histoire des modèles TR3, TR3A et TR3B

Avec près de 75 000 voitures produites toutes variantes confondues, la TR 3 connaît plusieurs évolutions. Dès 1957, une version restylisée apparaît, officieusement désignée TR3A : nouvelle calandre plus large, poignées extérieures de portes, coffre à serrure — toujours avec un équipement enrichi (kit d’outils, sellerie, etc.). La production atteint près de 58 000 unités pour la TR3A seule. En 1962, la TR3B, série en tirage limité (environ 3 000 exemplaires), vise le marché américain : elle adopte le moteur 2 138 cm³ et la boîte synchronisée de la TR4. Parallèlement, des châssis TR3A et TR3B sont habillés de carrosseries italiennes sous l’appellation Triumph Italia. La descendance directe s’incarne dans la Triumph TR4, commercialisée dès 1961.

Particularités et points forts de la TR 3

La TR 3 se démarque avant tout par son caractère résolument sportif et son authenticité : ligne de caisse basse, phares saillants, grillage chromé imposant, roues à rayons disponibles en option, carrosserie compacte. Elle a été une pionnière avec ses freins à disque de série dès 1956. L’intérieur peut recevoir un volant Moto-Lita en bois, un hardtop ou un troisième siège. La mécanique est appréciée pour sa simplicité et sa fiabilité, tout comme la très large disponibilité de pièces détachées. Sur le marché du véhicule de collection, 94,3 % des TR3 proposées à la vente sur Classic Trader sont des modèles standards, 5,0 % sont référencés sous le code « TCF » (TR3B avec moteur 2,1 litres) et 0,7 % sous « TSF » (transmission spécifique et moteur de transition). Côté demande, la proportion d’intérêt pour les TR3, tous modèles confondus, atteint 93,5 %, ce qui atteste de leur notoriété et de leur place prépondérante parmi les modèles Triumph proposés.

Données techniques

Séries spéciales et éditions à collectionner

La Triumph TR 3B se distingue par sa rareté (environ 3 000 exemplaires produits), équipée du moteur 2 138 cm³ et de la boîte de vitesses synchronisée. Elle fut commercialisée parallèlement à la TR4, essentiellement pour répondre à une demande spécifique du marché américain. Autre particularité de collection, la Triumph Italia, réalisée sur base de châssis TR3A/TR3B et carrossée à l’italienne (environ 300 unités), conjugue le châssis Triumph aux lignes Idéale d’un coupé transalpin.

Entretien, points faibles et astuces

La TR 3 jouit d’une mécanique simple, facilement accessible. Sa robustesse et la disponibilité des pièces facilitent la restauration et l’entretien. Quelques points méritent vigilance : la direction à vis sans fin d’origine peut offrir un certain jeu – beaucoup d’exemplaires ont bénéficié d’une conversion vers la direction à crémaillère de la TR4. La corrosion des bas de caisse, des ailes et du châssis est à surveiller, tout comme l’état du système électrique (passage de la masse positive à négative sur certains modèles). Le système de freins – bien qu’innovant – nécessite une attention régulière, surtout en utilisation sur route humide ou lors de longues périodes d’inactivité.

Moteur, performances et comportement routier

Le moteur quatre cylindres de la Triumph TR 3 est reconnu pour sa poussée linéaire et sa capacité à maintenir un rythme sportif, tout en affichant un tempérament sonore plaisant. La boîte manuelle, précise, accompagne parfaitement la dynamique de cette propulsion à châssis rigide. Dès l’origine, la TR 3 était réputée pour son agilité en rallye et sur circuit, favorisée par un poids réduit et une suspension avant indépendante. La direction d’usine, perfectible, a souvent été modernisée. Le freinage à disques de série dès 1956 marque une avancée technique notable. Les TR3 et TR3A développent de 95 à 105 ch pour une vitesse maxi d’environ 170 km/h. Les TR3B, rares et prisées, profitent du bloc 2,1 litres et de la boîte synchronisée, assoyant leur position sur le marché des roadsters sportifs britanniques. - TR3A (1957–1962) : Facelift, meilleure finition, large calandre.

• TR3B (1962) : Moteur 2 138 cm³, boîte synchronisée type TR4.

Design, habitacle et équipements

La Triumph TR 3 séduit par son design britannique classique : ligne basse, ailes marquées, grille chromée, roues à rayons (option), bas de caisse en inox et capot frappé de l’écusson Triumph. L’intérieur, sportif et dépouillé, peut accueillir un volant en bakélite ou en bois Moto-Lita, des sièges en cuir, et un tableau de bord instrumenté typiquement anglais. Les couleurs varient selon les millésimes : Signal Red, British Racing Green, bleu, noir, blanc et autres teintes d’origine. Parmi les accessoires appréciés : hardtop, side-screens démontables, couvre-tonneau, porte-bagages, et diverses touches « rallye » (feux additionnels, tripmaster, instruments complémentaires). Les pièces de finition chromées soulignent l’élégance et l’authenticité du modèle.

Autres éléments notables

La Triumph TR 3 est éligible à la participation à la Mille Miglia et autres épreuves historiques, ce qui en fait un choix convoité pour les amateurs d’événements classiques. Sa production importante, la documentation abondante et la facilité d’entretien en font une valeur sûre aussi bien pour les sorties sportives que pour la collection statique. Elle bénéficie d’une réputation de fiabilité, associée à un coût d’utilisation maîtrisé parmi les anglo-saxonnes de la même époque.

Résumé de la Triumph TR 3

Avec plus de 74 000 exemplaires construits entre 1955 et 1962, la Triumph TR 3 a marqué son époque : pionnière technique (premiers freins à disque de série du Royaume-Uni), polyvalente (rallyes, circuit, usage routier) et taillée pour l’export, surtout aux États-Unis. En version TR3A et TR3B, elle ajoute rareté, raffinement et performances accrues. Robustesse, accessibilité, style affirmé et demande stable font de la TR 3 une référence sur le marché des voitures de collection britanniques.