Dodge Polara : voitures de collection à acheter

Histoire et origines de la Dodge Polara

Lancée en 1960 aux États-Unis, la Dodge Polara s'impose d'abord comme la grande routière haut de gamme de la marque Dodge. Conçue au plus fort de la conquête spatiale américaine, elle doit son nom à l'étoile polaire et s'inspire du style 'Forward Look' cher à Virgil Exner : profil bas, majestueuses ailerons arrière et signature visuelle inspirée de l'aviation. En 1961, le Polara devient l’unique grand modèle Dodge après la disparition de la Matador et subit un relooking remarqué, notamment avec ses ailerons inversés qui marquent durablement l’esthétique de cette génération. Malgré ses innovations stylistiques, le modèle subit un recul de ses ventes du fait de choix de design clivant auprès du public américain. À partir de 1962, le châssis se raccourcit pour anticiper les tendances du marché, mais cette transition déçoit. Dodge doit réagir rapidement pour sauvegarder l’attrait de sa grande berline, notamment en lançant la Polara 500.

Évolution des différentes générations Polara

Le Polara de première génération (1960-1961) frappe par son extravagance et sa longueur imposante de plus de 5,5 m. La deuxième génération (1962-1964) se distingue par un format raccourci et un design moins chargé – ajustement commercial qui laisse toutefois les clients mitigés. À partir de 1965, le modèle revient à un châssis long de type Chrysler C, avec une silhouette plus carrée et une proposition plus rationnelle. La période 1969-1973 introduit le style 'Fuselage Look', conférant au Polara une allure plus fluide et aérodynamique. Tandis que la version Polara 500 constitue le haut de gamme au cœur des années soixante, la famille s'enrichit ponctuellement de variantes Custom ou Brougham. Après 1973, la Polara cède définitivement la place à la Dodge Monaco sur le marché américain. À signaler : en Argentine et au Brésil, la désignation Polara se retrouve sur des modèles distincts (adaptations des Dodge Dart et Chrysler Avenger).

Particularités et statistiques autour de la Dodge Polara

La Dodge Polara se fait remarquer par plusieurs éléments : choix exceptionnel de carrosseries (berline, coupé, cabriolet, break), habitacle raffiné avec tissus soignés, finitions étendues en chrome, gros enjoliveurs multi-pièces ainsi que des signatures stylistiques uniques comme les feux arrière surdimensionnés ou les ailerons audacieux. L’année-modèle 1961 est recherchée, notamment dans sa version cabriolet produite à seulement 512 exemplaires. Les propriétaires bénéficient aujourd'hui d'une documentation riche ainsi que d’un accès à une littérature technique détaillée pour la restauration.

Données techniques de la Dodge Polara

Séries spéciales et variantes remarquables

La Polara 500, apparue d’abord en 1962 comme version plus sportive, est ensuite relancée à la fin des années 1960 sur la base du 'Fuselage Look'. Elle se distingue par des équipements et des finitions supérieures, parfois proches de ceux du haut de gamme Monaco. Les variantes Custom et Brougham, apparues respectivement au début des années 1970 et en 1971-1972, ajoutent leur touche en matière de confort et d’options intérieures.

Entretien et restauration

Malgré son gabarit imposant, la Dodge Polara se montre assez accessible à restaurer. L’abondance de documentation technique, manuels d’atelier et archives disponibles, notamment aux États-Unis, facilite les interventions, que ce soit côté mécanique (surtout les blocs Chrysler V8) ou pour les éléments de finition chromés. Veillez cependant à inspecter la carrosserie pour toute trace de corrosion sur châssis et bas de caisse ; un entretien sérieux du système de freinage, souvent à tambours sur les premières séries, est également essentiel. Les modèles cabriolet nécessitent un soin accru pour la capote et l’étanchéité.

Motorisations, tenue de route et conduite

La Dodge Polara, dans toutes ses générations, se distingue par la puissance et le couple généreux de ses moteurs V8 associés à la boîte automatique TorqueFlite. Ce cocktail se traduit par une conduite « lounge » typique des grosses américaines : souplesse, sensations de glissement, mais aussi un certain besoin d’anticipation dans les virages et aux freinages. Les modèles SD2P (1969-1973) intègrent parfois des innovations telles que l’option Super-Lite (projecteur additionnel conducteur), ce qui ajoute au confort nocturne mais a été rapidement abandonné pour des raisons réglementaires. - Polara 1961 Cabriolet : rareté, production à 512 unités seulement, moteur V8 et charme inimitable.

• Polara 500 (1969) : finition supérieure, style Fuselage Look et large palette d’options.
• SD2P (1969-1973) : part majoritaire des annonces et des recherches, plébiscitée pour son style moderne et ses moteurs puissants.

Design intérieur, extérieur et équipements spécifiques

Loin de la sobriété, la Dodge Polara mise sur l’exubérance visuelle : ailerons arrière proéminents en 1960-61, calandres élargies, chromes omniprésents, jeux de reliefs sur la carrosserie et signatures lumineuses hors-normes. Les modèles cabriolet bénéficient d’une capote sobrement intégrée à la ligne. À bord, on trouve des selleries épaisses, une planche de bord généreuse, souvent garnie d’inserts décoratifs ou d’instruments marqués des années 60/70. Les versions haut de gamme s’illustrent par des moquettes épaisses, accoudoirs, touches bois ou simili et logos Polara/500/Custom spécifiques. Les couleurs disponibles variaient du blanc crème au bleu métallisé en passant par des teintes plus rares comme le vert olive.

Autres informations pertinentes

Quelques exemplaires ont été assemblés et importés en Suisse par Schinznacher Automontage, livrant des versions parfois équipées pour le marché européen. Grâce à l’intérêt croissant autour de la culture automobile américaine et à la richesse des archives, il existe de nombreux clubs et associations dédiés à la Polara facilitant le partage de pièces et de conseils entre amateurs.

Résumé

La Dodge Polara incarne la quintessence du grand routier américain : design spectaculaire, large choix de carrosseries, motorisations généreuses et finition travaillée. Facile à documenter et assez accessible pour la restauration, elle attire ceux qui recherchent une expérience authentique et spectaculaire sur la route. Rarissime en version cabriolet de 1961, majoritairement recherchée pour ses éditions SD2P au style fluide, la Polara séduit les connaisseurs aimant l’exubérance et la technique made in Detroit.