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Histoire de la marque ISO

Fondée en 1939 à Gênes par Renzo Rivolta sous le nom Isothermos, l'entreprise débute dans la fabrication de réfrigérateurs avant de s’orienter vers les motocyclettes et petits véhicules utilitaires dans l’immédiat après-guerre. L’aventure automobile commence en 1953 avec des scooters innovants, pour aboutir dès 1955 à l’Isetta, une microcar singulière destinée à concurrencer la Fiat 500. Le vrai tournant intervient dans les années 1960 : ISO se concentre alors sur le segment du Gran Turismo luxueux et performant. En 1962, l’IR 300 – coupé 2+2 motorisé Corvette – marque l’entrée fracassante dans le monde des GT, suivi par des modèles de plus en plus sophistiqués jusqu’à la crise pétrolière et la disparition de la marque en 1974.

Évolution des modèles ISO

Après la série des motos et scooter (ISOmoto, ISOscooter, ISOcarro), la firme lance l’Isetta en 1955, dont la diffusion restera modeste en Italie mais prendra de l’ampleur grâce à la licence BMW. Avec l’IR 300 présenté en 1962, ISO entre dans l’arène des coupés sportifs haut de gamme, suivi par l’illustre Grifo A3L (1965), puis ses déclinaisons Gran Turismo (GL 400, 7 Litri). La berline Fidia (1967-1974), carrossée par Ghia, se distingue par son intérieur luxueux et son profil sportif. Le coupé Lele (1969), plus familial, parachève la gamme. Les petites séries et la main-d’œuvre artisanale font de chaque exemplaire un objet exclusif. Prototypes de compétition et éditions limitées (Bizzarrini 5300 GT, Lele Sport) viennent compléter ce parcours atypique.

Particularités et production ISO

Les voitures ISO se distinguent par leur alliance de mécanique américaine sur des châssis conçus par des as italiens de la compétition, habillées par Bertone ou Ghia. La Grifo, avec son V8 Chevrolet et son dessin agressif signé Giugiaro, symbolise l’ADN sportif du constructeur. L’Isetta, elle, a ouvert une voie nouvelle pour la micro-mobilité urbaine. L’intérieur mélange bois précieux, cuir sur mesure et instruments Veglia d’origine italienne, le tout dans un environnement lumineux grâce à de larges surfaces vitrées.

Données techniques

Séries spéciales et modèles rares

Le Bizzarrini 5300 GT, dérivé du projet Grifo, illustre le versant compétition avec carrosserie en fibre de verre et homologation pour de grands événements historiques. La Grifo 7 Litri, équipée du L71 Chevrolet, figure parmi les GT ultra-performantes rarissimes. La Lele Sport, limitée à 24 exemplaires environ, concentre un savoir-faire très recherché. Certaines versions uniques de l’IR 300 bénéficient d’un altimètre ou de combinaison spéciale d’accessoires.

Moteur, transmission et comportement routier

L’alliance de moteurs américains puissants (jusqu’à 400 ch sur certaines Grifo), d’un châssis rigide dessiné pour l’autoroute, et d’une suspension évoluée assure une grande stabilité à haute vitesse. La transmission manuelle BorgWarner ou ZF, la direction assistée (sur versions tardives) ainsi que les gros freins à disque autorisent un usage intensif, à condition d’un entretien soigné du système de freinage et de la suspension, compte tenu de la masse de la voiture. L’IR 300 franchit facilement les 200 km/h, la Grifo GL dépasse les 250 km/h, la 7 Litri tutoie les 270 km/h. Les réglages spécifiques, comme les campagnolo à écrou central et les rapports de pont courts, peuvent transformer le comportement routier, du cruiser Grand Tourisme à la pure voiture de rallye. - Iso Grifo GL/7 Litri : V8 Chevrolet, 332 exemplaires pour la Série I, allure et performances de haut vol.

• Iso Rivolta IR 300 : presque 800 coupés 2+2, GT luxueuse, jusqu’à 304 ch.
• Iso Fidia : berline 4 portes pour connaisseurs, intérieur somptueux.
• Iso Lele : coupé familial, 285 unités, plusieurs motorisations (Chevy/Ford V8).

Design intérieur, extérieur et équipements

Giorgetto Giugiaro et Bertone signent les lignes musclées et tendues des Grifo et Rivolta, associant surfaces vitrées généreuses, capots longs et arrières compacts. Les intérieurs privilégient le cuir cousu main, le bois précieux, et des accessoires personnalisés selon les souhaits des clients (teintes uniques comme l’Azzuro Metallizzato, sièges baquet Sabelt dans les versions compétition, instrumentation Veglia spécifique). Les finitions sont souvent évolutives, chaque exemplaire étant ajusté selon les désirs du propriétaire : climatisation, lève-vitres électriques, inserts de chrome, logos émaillés. Les roues alliage Campagnolo à fixation centrale et les accessoires comme l’altimètre (sur certains IR 300) illustrent un souci du détail inédit pour l’époque.

Autres aspects notables

Plusieurs ISO sont admissibles à des événements historiques de prestige comme Le Mans Classic ou des concours de préservation, surtout celles ayant une histoire de compétition FIA. Les amateurs bénéficient d’un réseau de spécialistes pour la restauration, surtout pour les modèles les plus sportifs. Le musée ISO à Bresso (près de Milan) perpétue l’héritage de la marque sur le site même de la fabrication d’origine.

Synthèse

ISO se démarque par une singularité totale dans le paysage classique : du microcar Isetta à la GT Rivolta et à la sportive Grifo, chaque modèle est le fruit d’une approche technique audacieuse, mêlant design italien et mécanique américaine. Les faibles volumes produits, l’attention aux détails et la diversité des châssis en font l’une des signatures les plus recherchées par les amateurs éclairés d’automobiles de collection.