Barkas : acheter un véhicule ancien

Histoire de Barkas

L’histoire de Barkas commence officiellement en 1957 avec la création du VEB Barkas-Werke à Karl-Marx-Stadt (aujourd’hui Chemnitz), héritier direct de la société Framo dont les racines remontent à 1923. À l’origine, Framo se spécialise dans la fabrication de pièces détachées pour motos et tricycles, avant de produire des utilitaires et des triporteurs innovants pour les artisans et commerçants. Après la Seconde Guerre mondiale, le contexte politique et économique de la RDA impose la collectivisation de l’entreprise. Dès la fin des années 1950, la marque Barkas devient un pilier de l’industrie utilitaire est-allemande, exportant jusqu’aux Pays-Bas et en Belgique. Le B 1000, produit phare lancé en 1961, traduit cette tradition par sa conception solide, destinée aussi bien aux entreprises qu’aux institutions publiques. La production Barkas cesse définitivement en 1991 après la réunification allemande.

Historique des modèles Barkas

Les débuts industriels remontent à Framo, qui lance en 1934 un premier utilitaire à quatre roues. Après la guerre, la production repart dès 1949 avec les premiers petits camions V 501 (avec moteur deux temps refroidi à eau). En 1951 arrive le V 901 équipé d’un moteur trois cylindres 900 cm³ dérivé de l’automobile F9, suivi en 1954 du V 901/2 renouvelant le style du poste de conduite et le châssis (empattement allongé). En 1961, le V 901/2 devient officiellement le Barkas V 901/2, alors que le B 1000 prend la relève comme fourgon polyvalent. Au fil des années, la gamme Barkas s’enrichit de nombreuses variantes d’aménagement (ambulance, minibus, fourgon pompier, etc.). Fin 1989, le B 1000/1 adopte enfin un moteur quatre temps Volkswagen, mais trop tardivement pour inverser le déclin industriel. La production totale compte 175 740 B1000 et 1 961 B1000/1.

Particularités et chiffres

Le Barkas B 1000 se distingue par sa capacité à remplir presque toutes les fonctions d’utilitaire en RDA. On le retrouve dans des rôles aussi variés que véhicule d’intervention, minibuse, fourgon cellulaire ou poste de secours. Sa carrosserie facilement convertible et sa mécanique simple facilitent les adaptations pour des usages spécifiques. L’avant motorisé favorise une grande maniabilité, et la comparaison avec le VW Transporter occidental est régulièrement évoquée, notamment pour son rapport qualité-prix très attractif à l’époque.

Données techniques

Séries spéciales et modèles de collection

Certaines Barkas ont marqué leur époque par des aménagements spécifiques : véhicules de la Volkspolizei, camions de pompiers, ambulances, minibus pour le transport urbain. Mention spéciale pour les modèles estampillés Stasi, utilisés discrètement par la sécurité d’État, véritables pièces de collection en raison de leur histoire singulière. Les séries B 1000/1, produites à moins de 2 000 exemplaires, sont particulièrement recherchées par les connaisseurs pour leur motorisation moderne.

Points faibles et vigilance à l’achat

Comme beaucoup de véhicules d’utilité produits en RDA, les Barkas sont robustes mais ont souvent beaucoup vécu : la corrosion du châssis ou des éléments de caisse (souvent avec inserts en bois dans la cabine), l’entretien irrégulier, les restaurations hâtives ou artisanales, ainsi que l’absence fréquente de documentation complète sont des points sensibles. Les pièces d’usure classiques telles que le moteur, la batterie, le réservoir ou le système d’allumage sont aisément échangeables. La simplicité de la mécanique permet de nombreuses restaurations, mais chaque véhicule a souvent une histoire de modifications à vérifier scrupuleusement.

Moteur, transmission et comportement routier

Le Barkas B 1000 est motorisé classiquement par un 3-cylindres en ligne deux temps (issu des technologies DKW/Wartburg), couplé à une boîte manuelle et une traction avant, ce qui restait exceptionnel dans le segment à l’époque. Les versions tardives passant au 4-cylindres Volkswagen ou au diesel Ford se montrent plus fiables et moins polluantes. La conduite d’un Barkas surprend par sa position haute, la facilité de chargement et la modularité de l’espace intérieur. Attention toutefois au freinage, rustique, et aux trains roulants qui réclament une surveillance régulière. - Barkas B 1000 (60,9 % de l’offre, 74,4 % de la demande)

• V 901/2 : 30,4 % de l’offre et 19 % de la demande
• B 1000/1 : série rare, 8,7 % de l’offre et 6,7 % de la demande, moteurs modernes

Design, intérieur, confort et équipements

Le Barkas se reconnaît à sa silhouette cabover, moteur à l’avant sous un capot presque vertical, facilitant la prise en main et l’accès mécanique. La cabine simple ou double arbore une planche de bord dépouillée mais fonctionnelle, avec un équipement minimaliste hérité de l’économie planifiée : sièges basiques, peu de garnitures, peinture industrielle typique (souvent en rouge Bordeaux pour les bennes initiales). Particularité notable : la possibilité de carrosseries très diverses, du fourgon tôlé à l’ambulance ou au minibus, selon les plans d’aménagement d’époque. Peu de modèles arborent un logo sophistiqué, la marque misant sur la reconnaissance de forme plus que sur le branding. Le bois utilisé dans la structure cabine accentue l’ambiance rétro. Les accessoires et options sont pour la plupart issus de petites séries ou d’adaptations individuelles (galeries, signalisation, banquettes amovibles, etc.).

Autres informations utiles

Du fait de la rareté des documents et des restaurations multiples, il est conseillé de vérifier la cohérence des papiers et des numéros de châssis, en particulier pour l’obtention d’une carte grise de collection. Les modèles Barkas sont régulièrement mis en avant lors de rassemblements d’anciens véhicules en Allemagne, où leur polyvalence et leur histoire séduisent les amateurs d’utilitaires atypiques. Pour les collectionneurs français, un Barkas avec carte grise « H » offre un vrai dépaysement mécanique.

Résumé

Avec leur histoire tumultueuse, leur mécanique simple et robuste et leur design fonctionnel typiquement est-allemand, les modèles Barkas séduisent les amateurs éclairés cherchant un véhicule utilitaire chargé de culture et de vécu. Qu’il s’agisse du rare B 1000/1 ou du populaire B 1000, chaque Barkas sur nos routes incarne un pan vivant de l’histoire automobile du bloc de l’Est.